Browsing by Author "MALLIL, KAHINA"
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Item Stratégies d’utilisation des ressources et approche génétique de quelques populations du genre Canis en Algérie.(UNIVERSITEMOULOUDMAMMERIDETIZI-OUZOU, 2024-06-26) MALLIL, KAHINALa présente étude est menée sur une espèce de Canidé nouvellement décrite en Afrique du Nord, le Loup africain CanislupasterHemprich et Ehrenberg, 1832, dans deux régions contrastées de l’Algérie : la région de Tlemcen, englobant le parc national et la réserve de chasse, et la région d’El Kala, représentée par son vaste parc national. Deux aspects importants y sont abordés : la génétique des populations du Loup africain, ainsi que son régime trophique. Pour l’étude de la génétique des populations, nous avons génotypé les loups africains sur toute leur aire de répartition, ainsi que les chiens domestiques africains et les loups gris de référence. Les loups nord-ouest africains ont montré : (1) la plus grande diversité génétique telle qu'observée à partir de loci microsatellites et de marqueurs mitochondriaux + du chromosome Y, et (2) des signes possibles d'hybridation passée avec les loups gris. Nous avons aussi détecté deux zones d'hybridation récente entre les chiens domestiques et les loups africains, au nord-ouest du Sénégal et au centre de l'Éthiopie. Les hybrides présentaient des haplotypes d'ADN mitochondrial des loups africains, suggérant une directionnalité du flux génique entre les chiens africains mâles et loups africains femelles. Les chiens errants et les chiens de bergers présents dans les habitats dégradés occupés par les loups africains a pu favoriser l'hybridation. Nos résultats fournissent des preuves que, suite à l'origine hybride de C. lupaster, le génome du loup africain est toujours soumis à l'hybridation avec les descendants de C. lupus. Cela pourrait conduire à la dilution génétique des lignées de loups africains endémiques, comme en Afrique de l'Est, mais pourrait également impliquer la prévalence de maladies et la compétition pour les ressources avec les chiens domestiques. Notre étude est également la première à montrer un niveau significatif de différenciation (ΦST et FST) entre les loups d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest. Un criblage génétique plus large des loups africains sur toute leur aire de répartition devrait représenter de manière plus précise leur dynamique de populations et les enjeux potentiels liés au flux génique avec les chiens domestiques. Le régime alimentaire du Loup africain montre un niveau de diversité aussi important. L’analyse de 1246 fèces, récoltées sur deux années et sur deux régions, a permis d’identifier 2838 items à Tlemcen et 1869 items à El Kala, réparties en 8 catégories : les mammifères, les fruits, les plantes, les arthropodes, les oiseaux, les déchets, les reptiles et les mollusques, auxquelles s’ajoutent les poissons à El Kala et les minéraux comme catégorie non énergétique. Ces résultats mettent en lumière sa remarquable plasticité comportementale et trophique. Ils révèlent un large spectre alimentaire, caractérisé par une grande variabilité spatiale et temporelle, adaptation stratégique lui permettant de s'ajuster aux fluctuations de la disponibilité des proies dans son environnement et soulignant son caractère opportuniste. Le sanglier occupe une place de prédilection dans sa diète, il représente la biomasse la plus importante de toutes les proies ingérées. Les déchets occupent une place inquiétante dans le spectre alimentaire, reflétant à la fois sa fréquentation croissante pour les milieux anthropisés, pouvant être à l’origine d’une forte persécution à l’égard de l’espèce (conflits autour du bétail notamment). A l’heure actuelle, plusieurs actions s'avèrent cruciales, notamment instaurer un statut de protection officiel pour l’espèce, mettre en place des programmes de suivi et de protection des populations, la gestion des conflits entre loups et humains de manière proactive et efficace et l’amélioration de la gestion des déchets anthropiques dans les zones où les loups interagissent avec les activités humaines. Elles soulignent l'importance de prendre en compte les zones d'hybridation dans les stratégies de conservation et mettent en évidence les conséquences potentielles sur la transmission de pathogènes et la structure génétique des populations.